- LE TELLIER (M.)
- LE TELLIER (M.)LE TELLIER MICHEL (1603-1685)Fils d’un conseiller à la Cour des aides, Michel Le Tellier fait de solides études juridiques et embrasse la carrière administrative. Il est successivement conseiller au Grand Conseil (1624), procureur du roi au Châtelet (1631), maître des requêtes (1639), intendant à l’armée du Piémont (1640). Apprécié dans cette fonction par Mazarin, il devient secrétaire d’État à la Guerre en avril 1643. Il donne tous ses soins à la lutte contre les Habsbourg. La Fronde l’amène à jouer un rôle politique important. Dévoué à la régente, agent de liaison de Mazarin pendant l’exil de celui-ci, il mène de délicates négociations avec les princes révoltés et avec Gaston d’Orléans. Il est dès lors dans le secret de toutes les grandes affaires de l’État. Par sa modestie et par sa prudence, Le Tellier (surnommé Le Fidèle) sait garder jusqu’au bout la confiance de Louis XIV, et prépare la carrière de son fils Louvois, qui lui est associé dès 1662. Pendant quinze années, Le Tellier et Louvois accomplissent de nombreuses réformes dans l’armée. En 1677, tout en restant ministre d’État, Le Tellier est nommé chancelier, tandis que Louvois lui succède au secrétariat d’État à la Guerre. Le Tellier réagit contre les négligences de la chancellerie et des juges et contre l’abus des «épices». Il crée et rend obligatoire l’enseignement du droit français (1679). Son dernier acte est la signature, en 1685, de la révocation de l’édit de Nantes, à laquelle il avait travaillé avec passion. Riche d’une expérience acquise à l’époque de Richelieu et de Mazarin, ce robin a eu l’habileté de comprendre le changement politique opéré en 1661 par Louis XIV.
Encyclopédie Universelle. 2012.